Projection y était…le Forum national de l’eau et de l’assainissement au Burkina Faso

Le Forum s’est tenu dans le cadre de l’initiative A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde. L’objectif de ces « palabres de l’eau « était de discuter avec l’ensemble des acteurs impliqués sur les questions d’eau et d’assainissement au Burkina Faso afin de connaître les solutions développées ou à inventer pour la bonne utilisation, gestion et accès aux services d’eau potable et à un milieu assaini. Si les discussions ont permis d’élaborer les messages du Burkina Faso à porter au Forum Mondial de l’Eau, elles auront aussi permis d’établir la feuille de route des professionnels de l’eau au Burkina Faso pour les prochaines années.

Au vu de ces échanges, on peut dire que le Burkina Faso est en avance dans la définition des orientations politiques et du cadre institutionnel en matière d’eau et d’assainissement. Les efforts doivent être poursuivis désormais pour l’opérationnalisation de cette stratégie et se concentrer sur la réalisation de ces objectifs, notamment pour atteindre les populations les plus démunies.

Il a été globalement rappelé le rôle émergent des collectivités territoriales ainsi que le secteur privé aux côtés de l’Etat, des ONG. L’accompagnement de ces nouveaux acteurs est un enjeu majeur pour qu’ils proposent des services de qualité et accessible à tous.

Enfin, si la construction des ouvrages est une préoccupation, la question de leur gestion et de leur financement sur le long terme a été clairement posée.

Face à ces constats généraux, les participants ont présentés leurs solutions et pistes d’intervention. Nous en retenons quelques exemples :

Atteindre les populations des zones péri-urbaines

En amont du Forum, les Jeunes professionnels du réseau Projection se sont retrouvés pour mieux définir les spécificités des bidonvilles (quartiers non lotis) au Burkina Faso et réfléchir aux solutions à développer pour faciliter l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans ces quartiers.

Lors du Forum, l’accès des plus pauvres aux services d’eau et d’assainissement, notamment pour les populations vivant en milieu rural et en zone péri-urbaine a été présenté comme un enjeu majeur pour le Burkina Faso.

Certaines solutions sont déjà développées comme par exemple la délégation des services d’eau potable à des petits opérateurs privés. Ces opérateurs présentent un réel avantage par rapport à l’opérateur national de part leur proximité et leur souplesse plus adaptées à ces quartiers. Cependant, l’expérience de délégation telle qu’elle a été développée dans certains quartiers de Ouagadougou reste dépendante de l’aide extérieure. Des solutions doivent encore être trouvées pour assurer la pérennité de ce système de gestion. Il doit également être développé des stratégies pour mieux cibler les plus démunies dans ces quartiers.

Améliorer l’accès à l’assainissement

Comme l’a rappelé le Ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique M. Laurent Sedogo, lors de son discours d’ouverture, « moins d’un burkinabè sur dix vivent dans des conditions d’hygiène acceptable. Beaucoup de burkinabè sont obligés d’attendre la nuit pour aller se soulager dans la nature ».  Si le Plan National d’Accès à l’Eau Potable et l’Assainissement est en bonne voie de réalisation, encore beaucoup d’efforts sont à fournir pour développer son volet assainissement (à ce sujet, voir article sur l’enquête nationale).

Parmi les pistes d’intervention, il a été rappelé le rôle de l’éducation (familiale, scolaire, etc.) et du plaidoyer pour insuffler le changement des comportements et accroitre le nombre de latrines familiales. Comme l’ont rappelé Gaston Kaboré, cinéaste burkinabé et parrain de l’initiative A l’eau l’Afrique, A l’eau le Monde, il est important d’adapter les outils de sensibilisation aux pratiques des burkinabé et s’appuyer sur les professionnels de la culture pour porter certains messages. C’est par exemple l’élection de « Miss eau », Ambassadrice de l’eau auprès des jeunes présentée par le parlementaire des Jeunes du Burkina Faso. Les réseaux sociaux (facebook, twiter), le cinéma et les séries télé, etc. doivent également être exploités. Enfin certains participants ont présenté des solutions techniques et organisationnelles pour intervenir spécifiquement sur le bout de la chaine de l’assainissement, souvent négligé : la valorisation des urines dans le maraichage, la réglementation des vidangeurs sur Ouagadougou, l’aménagement de site pour le dépotage et le traitement des boues de vidange, etc.

La synthèse des discussions et l’ensemble des communications est accessible en ligne : www.eauburkina.org

Retrouvez et réagissez aux différents messages et phrases choc des intervenants et participants au Forum : La parole des acteurs

Plus d’informations sur les Forums nationaux : www.aleaulafrique.org